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Envoyer son enfant se calmer dans sa chambre est-il une violence éducative grave ?

Le baromètre de la Fondation de France est tombé : 

Il y a encore beaucoup à apprendre pour traiter ses enfants avec bienveillance…En parallèle, (cf article ci-dessous) la Commission Européenne elle-même considère que d’envoyer son enfant se calmer dans sa chambre est une violence éducative. Elle propose d’autres façons de faire… Ouf… au moins elle ne laisse pas les parents démunis.

Est-ce que, de mon côté, je considère qu’envoyer son enfant se calmer dans sa chambre est une violence éducative ?
Clairement, ma réponse est NON.

Depuis des années je me bats contre les violences éducatives : oui je suis contre les claques, les fessées, les mensonges (enfin ceux du style « si tu es méchant le policier va venir te chercher » parce que j’aime beaucoup le Père Noël et la Petite Souris) l’humiliation des enfants. Oui je pense que le rôle des parents est super important pour permettre à l’enfant de grandir « droit », de développer sa confiance en lui et son envie de se projeter dans le monde.

Mais voilà.. Aujourd’hui je croise de trop nombreux parents désorientés qui ne savent plus ce qu’ils peuvent faire ou non, qui se sentent coupables de tout ce qu’ils ont fait et pas fait. 

Car OUI notre société met beaucoup de poids sur les épaules des parents. A vouloir protéger à tout prix les enfants, plus personne ne sait vraiment ce qui est juste et ce qui ne l’est pas.

Une fois, une seule fois j’ai été punie par mes parents. Une fois, une seule fois j’ai donné une claque à chacun de mes enfants. Ai-je été maltraitée ? Non. Suis-je une mère maltraitante ? Non je ne le crois pas. Ou plutôt si… je les ai maltraités mes enfants, en ne leur montrant pas comme le monde pouvait être cruel. En les protégeant à tout prix des réactions de leur père qui n’avait pas suivi les mêmes formations que moi, et en m’érigeant comme « le bon parent » alors que mon mari aurait été « le mauvais parent ». Tout cela dans un accès de surprotection qui ne les a pas aidés à se lancer dans la vie de jeunes adultes qu’ils sont. Je m’en veux d’avoir créé un mur entre eux et leur père. Je m’en veux de voir à quel point il est couteux pour eux de faire face aux difficultés de la vie « réelle » actuelle. 

Alors je repense à la phrase de Winnicott : « il ne s’agit pas d’être une mère parfaite, mais une mère suffisamment bonne ». Et si j’inversais ? J’ai très envie de dire « être une mère suffisamment bonne, c’est aussi, de fait, être une mère suffisamment mauvaise ». Et oui, nos enfants n’ont absolument pas besoin de parents parfaits. Parce que c’est impossible, parce que c’est leur montrer un monde qui n’existe pas en dehors des murs de chez soi.

Donc oui, dans ce que j’ai fait avec mes enfants, j’ai été, à certains moments, « suffisamment mauvaise ». Tout comme mon mari ;  Et à plein de moments, l’un comme l’autre avons été « suffisamment bons ».

Alors… envoyer son enfant dans sa chambre pour lui permettre de se calmer, ce serait une violence ? une humiliation ? Pour moi, la violence serait de laisser cet enfant, cet ado, monter en colère et violence et attaquer les personnes qui sont devant elle. Pour moi, l’humiliation serait le laisser être en crise devant tout le monde, sans lui proposer (lui imposer) un lieu sécure pour s’apaiser. Bien sûr, s’il est tout petit, son cerveau limbique n’est pas terminé, il a besoin de l’adulte pour s’apaiser. Mais pour s’apaiser, il faut que l’adulte avec lui soit suffisamment calme… Or face à un enfant en crise… je connais peu de parents qui arrivent à rester calmes. L’envoyer se calmer tranquillement dans sa chambre, c’est aussi éviter la claque ou les mots qui humilient que je n’arrive pas à contenir. L’autre choix, c’est de m’isoler moi, face à sa colère. Mais c’est alors un autre message que je lui fais passer « tu es responsable de mon état et je me soumets ». Alors que non, c’est de son état à lui qu’il est responsable et c’est à lui d’apprendre à le traverser. Avec mon aide bien sur… mais mon aide sera souvent peu efficace pendant la crise, surtout si moi aussi cela me met « hors de moi ».

Alors non, pour moi, envoyer un enfant se calmer dans sa chambre n’est pas une violence. Je ne vais pas me battre contre ça. Parce que les parents ont aussi besoin qu’on leur redonne confiance en eux, en leur petite voix intérieure qui leur dit « là, ce que tu fais est juste. Là, il faudra aller t’excuser car c’était un peu excessif. »

Par contre, les humiliations, la violence corporelle… oui je vais continuer à me battre pour qu’elles s’arrêtent. Et oui, je vais continuer à outiller les parents pour qu’ils sachent faire face. 

Et voici l’article sur la commission européenne.

https://www.letribunaldunet.fr/famille/parents-punition-violente-enfants-deconseillee.html?utm_term=TDN&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR26DbXOZR4R4X8GCzUJbAWg82xe-LlikwZVQ_HZCNAqNsMCqRCLDgl9kGs#Echobox=1665942695

Et vous, comme parent, pensez-vous que d’envoyer un enfant se calmer dans sa chambre est une violence éducative ?

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