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Suis-je devenue vraiment conne ?

Ou à quel moment se remettre en cause ?

J’ai l’impression d’être conne…. Vraiment. Je suis en train de me mettre à dos plein de monde : 

Une conciergerie appelée il y a quelques semaines pour la gestion de l’appartement de mes parents : on discute de leur façon de faire et de celle de mes parents… On se rend compte que ce n’est pas tout à fait identique – mais ce n’est pas grave, nous allons nous adapter dis-je -, il me dit de le recontacter en septembre… ce que je fais mais tous mes appels restent sans réponse… Mes parents s’en mêlent, il leur raccroche au nez « car nous n’étions pas d’accord ».

Un technicien du service après-vente de mon four qui m’engueule quand il me pose des questions, que je ne réponds pas ce qu’il attend… du coup je me tais et je me fais engueuler aussi… et mon four ne sera pas réparé.

Une amie, qui est présidente d’une association pour laquelle j’ai donné 11 ans de mon temps et à qui je demande une prise en charge d’un téléphone et d’un sport pour le jeune que nous accueillons pendant cette année scolaire, comme cela était le cas pendant les 10 ans où j’avais la responsabilité des dossiers « jeunes ». Certes l’aide financière que cette association a accordé aux familles quand j’y étais n’avait rien « d’obligatoire » mais était toujours bienvenue. Et là c’est moi qui en ai besoin. On met ma parole en doute, on m’explique que ma demande est hallucinante, qu’on ne l’a jamais fait, on interroge le Grand Responsable de la région… me faisant passer pour idiote, menteuse… et limite voleuse. Et ce « on » c’est une amie de 25 ans qui me le renvoie. Ça fait mal.

Des amis qui vivent une situation douloureuse avec leur fille, je leur fais part de mon soutien, mais je me rends compte après coup que je suis maladroite… et je m’en veux.

Etc.

Bref, j’ai l’impression d’être à chaque fois dans mon bon droit, je regarde toutes ces situations avec mes propres filtres… et puis je me dis « ça fait beaucoup de remises en cause quand même… Moi qui, dans mes formations, accompagnements… j’ai toujours en tête « si tout le monde est contre la personne c’est peut-être qu’elle est maladroite, qu’il faut que je l’aide à changer de filtres pour être moins en souffrance… et si c’était mon tour ? ». Remarquez que je ne pense pas « une personne face à tous les autres a forcément tort ». Oh non… parce que la vérité, ce n’est jamais simple…

Ce qui fait mal en fait, c’est plus la façon dont on me perçoit que la vérité elle-même. La vérité, c’est que cette conciergerie ne veut pas travailler avec moi. La vérité, c’est que mon four ne fonctionne pas. La vérité c’est que ce qui a été mis en place par moi pendant des années n’a plus lieu d’être. La vérité, c’est qu’il faut que je sois vraiment délicate quand je m’adresse à quelqu’un en souffrance.

Non ce qui me fait mal, c’est ce que je crois que « les autres » perçoivent de moi : une idiote, une menteuse… et même peut-être une voleuse. Aïe Aïe Aïe. Ça me touche, ça me donne envie de pleurer, de hurler, de partir… toutes ces émotions qui arrivent sans que je le veuille et se mélangent dans ma tête, dans mon cœur et dans mon cerveau.

Alors j’en fait quoi de tout ça ?

Et bien d’abord, comme je suis Vittozienne, je prends le temps d’ACCUEILLIR ; Accueillir ce qui se dit dans mon corps et mon cerveau, sans vouloir le changer. Juste en lui laissant la place de s’exprimer. Ici et maintenant. Ça m’aide. Sur une échelle de 1 à 10, il y a trois situations ou ma colère et incompréhension sont passés de 9 à 4. Mais la situation avec mon amie de 25 ans… est passée de 10 à 9 sur l’échelle de ma colère. Je vais y revenir.

Pour toutes les situations, je reprends cette phrase des 4 accords toltèques, que je trouve pleine de bon sens : « ne prends rien personnellement ». Plus facile à dire qu’à faire. Mais cela m’aide à me rappeler que je ne suis responsable que d’une « chose » : moi. Qu’en aucun cas je ne suis responsable de la façon dont les autres me perçoivent, ni de leurs émotions, ni de leurs pensées, ni de leurs paroles. Et qu’ils ont absolument le droit de croire ce qu’ils veulent, même si c’est à moi qu’ils pensent et qu’ils y pensent négativement. Rien de ce que je pourrai faire ne changera leur opinion ; tant pis. Ça leur appartient. Et moi ça m’aide à prendre des décisions : j’ai eu raison de quitter cette association puisque je n’en partage plus les valeurs. C’est très bien que ce Concierge ne veuille pas gérer cet appartement : nous aurions certainement eu des problèmes…

Mais pour mon amie, la colère est toujours là… mêlée de tristesse, d’un sentiment d’injustice. Alors j’utilise un autre outil : je prends une feuille et j’écris tout ce que j’ai en tête, sans me brider. Tout ce que je pense, les gros mots, la colère… Je note tout. Et puis quand je me sens apaisée, je pose mon stylo et je respire. Et là je décide : vais-je relire cette lettre ou non ? Vais-je la mettre dans un tiroir car je n’arrive pas à la déchirer encore ? Ou qu’est-ce que j’en fais ? J’ai décidé de relire la lettre puis de la brûler. Mon corps m’a aidé à prendre cette décision. Incroyable :  je passe de 9 à 3 dans l’énervement.

Et il reste encore une étape : je m’interroge :  est-ce que ces batailles valent l’énergie nécessaire pour les livrer ? Si je dis ce que je pense au Concierge, ça ne changera rien et ça va juste l’énerver plus. Si je réponds à l’association, c’est pareil. Je choisis juste de tenter de préserver mon amitié avec la Présidente, car cela c’est important… et quand je la verrai, je lui dirai juste « ne me parle plus jamais de l’association ». C’est tout. En revanche, pour mon four : j’ai rappelé, suis tombée sur une femme charmante : ouf, mon four sera réparé. Et pour mes amis : je me suis excusée… et je vais faire attention désormais et tenter d’être plus délicate.

Voilà, mes pensées « noires » sont parties. Il est possible qu’en effet je sois conne… On est toujours le con de quelqu’un n’est-ce pas ? Et cela termine la boucle des super apports reçus lors de ma dernière réunion du CJD : « bienvenue sur la planète des cons ».

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